
Daniel Schwab, de Leuzigen BE, cultive cette année ses betteraves sucrières pour la première fois suivant les directives IP Suisse, c’est à dire sans employer d’insecticides ni de fongicides.
Il compte déjà un premier test à son actif. Bien que l’attaque des pucerons ait été ce printemps considérable, il n’est pas question pour cet agriculteur du Seeland de renoncer. „Je vais continuer au moins pendant deux, trois ans. Ce n’est que comme cela que je pourrai établir un bilan final“, dit-il.
Daniel Schwab trouve important, d’essayer de temps en temps quelquechose de nouveau. „Ça maintient jeune et me stimule en même temps“, dit-il avec un sourrir.

Ce qui est nouveau pour ce betteravier de longue date, c’est la culture des betteraves selon les standards d’IP-Suisse qui répond à sa philosophie d‘employer le moins possible de produits phytosanitaires. „Je cultive depuis longtemps des céréales IP-Suisse et mes betteraves, je les confie depuis trois ans aux soins de l’agro-entreprise Brauen, qui s’occupe de les hacher en combinaison avec une pulvérisation en lignée“, raconte Daniel. „Le hachage fait du bien aux betteraves“.
En renonçant à l’emploi d’insecticide et de fongicide pour ses betteraves, il a osé un pas en avant. D’ailleurs ce printemps, il n’est pas resté inactif lorsqu’il a constaté l’attaque des pucerons sur ses betteraves.
„A la levée, j’ai pulvérisé en une fois une décoction de compost pour la revitalisation et, au stade des 8 feuilles, j’ai pulvérisé des microorganismes effectifs (EM). Cela a aidé un peu contre les pucerons“. Entretemps les betteraves se sont bien remises.
„Une année n’est pas tout“
Schwab va pulvériser encore une fois à mi juillet, puis n’entreprendra plus rien. Il est prêt à subir les éventuelles attaques des Cercosporiose sur les feuilles. „Je suis conscient du fait qu’en automne mes betteraves n’auront pas la même allure que celles des autres cultivateurs. Est-ce donc tant indispensable ? “ se demande-t-il.
Pour ce maître de l’agriculture, il est clair qu’il ne renoncera pas à la culture labélisée, même si le risque de maladie est élevé. „Si j’abdiquais, je ne connaîtrais pas le rendement final“. Comme pour lui „une année n’est pas tout“, il a l’intention de continuer systématiquement cette méthode de culture pendant au moins deux ou trois ans. On verra ainsi si cette stratégie trouvera aussi sa justification sur le plan économique.

Un sol en bonne santé est l’alpha et l’oméga
Pour donner une base solide à ses cultures, l’agronome et éleveur de bétail se réfère au principe classique : „Un sol sain donne aussi des plantes plus saines“.
Il exploite ses surfaces depuis longtemps sans charrue, alors qu’auparavant, il pratiquait le semis direct. Aujourd’hui il traite son sol en surface et fait intervenir des microorganismes effectifs. Le semis d’engrais vert joue un rôle important dans cette exploitation dite „régénérative“.
Chez Schwab, les betteraves se retrouvent tous les six ans dans les assolements, la plupart du temps après les céréales et parfois même après le maïs. Au printemps il fraise en surface l’engrais vert ayant hiverné puis, 10 jours après, passe la herse à dents flexibles pour finalement semer les betteraves avec un semoir direct.
„La culture de la betterave est précieuse“
Schwab pense aux nombreux liens en rapport avec la culture de la betterave :
„La betterave a pour moi une valeur inestimable pour l’assolement, car elle peut mobiliser suffisamment de potassium dans les feuilles qui vont rester sur le champ, ce qui est avantageux pour le maïs“.
Même l’énorme quantité d’oxygène produit par un hectare de betteraves impressionne l’agriculteur.
Du point de vue technique de l’approvisionnement, il n’existe quasiment aucune autre culture qui soit capable de produire autant de calories par unité de surface que la betterave. C’est pourquoi il est légitime d’espérer que la culture betteravière persistera en Suisse. Avec une exploitation suivant les directives IP-Suisse, il entrevoit des chances réelles pour l’avenir du sucre suisse.
Fiche d’exploitation:
Exploitation de Daniel Schwab, Leuzigen BE
SAU: 30 ha
2 ha betterave sucrière, froment, épeautre, seigle, orge, maïs d’ensilage, colza
10 vaches Angus et 90 stalles d’engraissement pour le programme „Swiss Black Angus“ d’IP-Suisse
Collaborateurs: exploitant, participation des parents en proportion réduite
Voir aussi l’interview dans la rubrique mise à l’évidence avec Miriam Lüthi, chef de projet chez IP-Suisse
bien de la chance moi j’ai une annnee de misere elle ont chopper le virus tres tardivement et voila sec et chaud et tout jaune je reflechit si je veut pas les sortir ip suisse et les traiter